La notion de trame est beaucoup plus simple que celle de débit en adsl. Il n'y a que 2 grandeurs à mémoriser pour comprendre l'adsl :
- il y a une trame adsl 4000 fois par secondes, soit toutes les 250µs (microseconde) ou toutes les 0,25ms (milliseconde),
- il y a une supertrame adsl toutes les 17ms.
Une supertrame adsl contient 68 trames adsl (17ms = 0,25 * 68) plus une 69ème trame dite de synchronisation. Afin de ne pas perturber le rythme de 4000 trames par secondes, le rythme de transmission des trames à la fonction de modulation du modem émetteur est accéléré et devient : 69 / 68 * 4000 soit environ 4059 fois par seconde. Vous pouvez oublier ce nombre car il n'est jamais utilisé. En effet le démodulateur du modem récepteur restitue les périodes de 0,25ms des trames et de 17ms des supertrames.
Une trame adsl est constituée par la somme des bits qui vont charger ou moduler les porteuses éligibles. Nous avons vu dans la rubrique, Le rapport Signal sur bruit, comment ces bits sont déterminés. La recommandation G.992.3 ou 5 désigne la somme des bits alloués aux porteuses par "Sigmabi". Ici Sigma est la lettre capitale grecque que je ne sais pas vous restituer, bi est le nombre de bits alloués à la porteuse numéro i. En math, Sigma veut dire : Somme. Ici cela veut dire : somme de tous les bits alloués aux porteuses.
Comme il y a 4000 trames par secondes, si on multiplie Sigmabi par 4000, on trouve le nombre de bit émis et reçu par seconde. C'est la définition d'un débit de données en b/s (ou bps), bits par seconde. Si on multiplie Sigmabi par 4, on obtient le débit en kilobits par seconde, kb/s/s (ou kbps). Ce débit est désigné par l'expression "débit en ligne" dans la recommandation G.992.3/5.
Le terme en ligne peut prêter à confusion. Ce n'est pas le débit sur la ligne. Sur la ligne il n'y a pas de bits, mais des signaux analogiques. En outre le rythme à l'entrée du modulateur est accéléré.
Le débit en ligne correspond aussi au débit appelé ATTNDR (ATTainable Net Data Rate) dans la recommandation G.992.3/5. Attention, ATTNDR n'est pas toujours égal au débit en ligne du moment, il peut y avoir des différences que je ne développe pas.
ATTNDR c'est l'Attainable bitrate de nos caractéristiques de ligne.
ATTNDR c'est aussi le débit maximum affiché par les freebox v4 sur la télé. Je cite de mémoire car j'ai oublié la désignation exacte qu'affichait ma freebox v4. Nous nous sommes séparés depuis plus de deux ans ! Et avec les modifications de firmware ce n'est peut-être plus vrai.
La trame adsl contient les données à transmettre plus les données nécessaires au procédé adsl.
Les données à transmettre sont déjà empaquetées ou encapsulées par le protocole en amont du modem émetteur. Ce protocole est le protocole ATM (Asynchronous Transfer Mode). Les bits sont organisés en cellules ATM de 53 octets (un octet = 8 bits donc 424 bits). Sur les 53 octets, 48 sont utilisés pour transmettre les données utiles et 5 servent d'en-tête à la cellule.
Pour passer du nombre de bits total de la trame (Sigmabi) au nombre de bit issu des cellules ATM délivrées au modem émetteur, il faut retrancher de Sigmabi les bits nécessaires au procédé adsl.
Les bits nécessaires au procédé adsl forment ce que la recommandation G.992.3/5 appelle les "surdébits". Il y a 3 surdébits différents :
- le surdébit de trame généré par les bits d'encadrement de la trame adsl,
- le surdébit de codage R-S (Reed-Solomon) généré par les bits ajoutés par le code détecteur et correcteur d'erreur FEC (Forward Error Correction) qui n'est utilisé que dans les modes entrelacés (interleaved),
- le surdébit de codage en treillis qui est un procédé de codage particulier des bits envoyés au modulateur afin d'améliorer la transmission.
La recommandation G.992.3/5 indique comment ces bits de surdébit sont calculables. Si cela vous titille vous pouvez vous y reporter.
Si l'on retranche de Sigmabi tous les bits de surdébit il reste alors les bits du protocole ATM. Si on multiplie ce nombre de bits par 4 ou bien 4000 on obtient un débit (en kb/s ou en b/s) que la recommandation G.992.3/5 appelle le "débit de données binaire net".
Le débit de données binaires net s'appelle "Chan data Interleave" ou "Chan data Fast Path" dans nos caractéristiques de ligne.
Le débit de données binaires net s'appelle Débit ATM sur la page adsl affichée sur nos télés.
Le Débit ATM affiché par notre connexion adsl ne change pas tant que la trame en cours est utilisée. Cela peut-être déroutant quand on veut interpréter des mesures de débit de téléchargement par exemple.
Si le débit ATM amont (ou aval) peut être supérieur au Débit ATM de notre connexion, alors c'est notre connexion adsl qui limite le débit ATM global (du serveur sur internet à notre PC).
Si le débit ATM amont (ou aval) est inférieur au Débit ATM de notre connexion, alors toute la capacité de transmission de notre connexion adsl n'est pas utilisée.
La trame adsl part toujours à l'heure, une toutes les 0,25ms. Si la trame ne peut pas être remplie de bits de cellules ATM qui n'arrivent pas assez vite, une cellule ATM vide (ou cellule de bourrage) est utilisée pour compléter la trame.
On constate cette situation parfois (ou souvent) quand on fait une mesure de débit utile ou TCP/IP (c'est encore un protocole de transmission de niveau supérieur au niveau ATM). Le débit TCP/IP est voisin de 85% du débit ATM. Si lors d'une mesure de débit TCP/IP on trouve un débit inférieur à 85% de Débit ATM (affiché sur la télé) on a alors des cellules ATM vides qui voyagent sur notre ligne. La limitation du débit se trouve en amont (au démultiplxeur du dslam, sur le réseau Free, au serveur, ...) ou en aval (dans notre PC)
L'objectif de ces rubriques est une visite du procédé de transmission adsl pouvant permettre une meilleure compréhension des paramètres de notre connexion adsl. Nous avons vu successivement :
- le Débit ATM,
- la Marge de bruit,
- l'Atténuation.
Pour ne prendre en compte que les paramètres affichés par la page adsl de nos télés, il reste les 3 paramètres suivants :
- FEC,
- CRC,
- HEC.
C'est ce que nous verrons dans la prochaine rubrique.